AUBIGNOSC
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1 - Malaga, 15Ha par Q-Energie (filiale de la multinationale Hanwha)
Permis de construire et de défrichage délivrés.
Possibilité de défricher à partir du 1er septembre 2024
Accès : https://maps.app.goo.gl/PQCSUwoJvUvmeRT19
Le site d’Aubignosc fait partie du versant Est de la montagne de Lure et jouit d’une position surplombante au-dessus de la vallée de la Durance. Il se situe à la transition entre les garrigues ouvertes à buis des contreforts de la montagne et les boisements de Chênes pubescents qui se développent à mi-pente. On parle d’écotone, c’est-à-dire de la zone de transition entre deux milieux qui, par conséquent, est plus riche en biodiversité que les deux milieux séparés.
Une pression désastreuse sur les écosystèmes et nuisances locales est à craindre pour la préservation du milieu naturel & de la biodiversité. Le projet s’inscrit dans un espace partiellement boisé, dans une ZNIEFF de Type 1 répertorié dans l’inventaire National du Patrimoine Naturel de la Montagne de Lure dont il a été recensé 12 espèces menacées et 42 protégées dont la fauvette pitchou, le lézard ocellé, la vipère d’orsini. La MRAE rappelle qu’une ZNIEFF de type 1 n’est pas, par nature, compatible avec l’installation d’un parc solaire photovoltaïque.
Les inventaires naturalistes ont permis de mettre en évidence la présence de nombreuses espèces patrimoniales et protégées ainsi qu’une riche biodiversité de manière générale. L’espèce la plus emblématique est la Fauvette pitchou, petit oiseau des milieux de landes ouvertes, favorisée par le pâturage qui entretient des garrigues rases qu’elle apprécie particulièrement. Une belle population est présente sur site et s’y reproduit. C’est une espèce sédentaire dont les populations s’effondrent depuis quelques années.
Les milieux ouverts de pelouses sèches et garrigues abritent également le Psammodrome d’Edwards, petit lézard méditerranéen qui vit ici en limite nord de son aire de répartition (la population la plus au nord de PACA se trouve à Peipin). D’autres espèces de reptiles sont supposées présentes au sein du site (Seps strié, Couleuvre de Montpellier, Lézard ocellé) mais n’ont pas encore été mises en évidence. Néanmoins, la présence en chasse du Circaète Jean-le-Blanc, ou Aigle mangeur de serpents, laisse supposer que les reptiles y sont abondants. Le site est en effet un excellent territoire de chasse pour cette espèce qui chasse souvent en vol stationnaire au-dessus du sol pour repérer un reptile en insolation.
Les insectes ne sont pas en reste avec la présence de trois papillons protégés : la Zygène cendrée, la Diane et la Proserpine. La reproduction de la Proserpine a été mise en évidence par la découverte d’œufs sur une station de sa plante hôte, l’Aristoloche pistoloche, en plein cœur de site et à proximité de la station de pompage. La plante hôte de la Zygène cendrée (la Badasse ou Dorycnium pentaphyllum) est très abondante sur le site et l’espèce s’y reproduit de manière quasi certaine. Enfin on mentionnera la découverte de l’Ascalaphe blanc, magnifique névroptère qui ressemble à une libellule. L’espèce n’est pas protégée mais sa rareté est reconnue par un statut patrimonial non réglementaire. Elle est en effet considérée « espèce remarquable » par les inventaires ZNIEFF (Zone Naturelle d’Intérêt Ecologique Faunistique et Floristique) (inventaires servant à décrire notre patrimoine naturel national pour ensuite guider des politiques publiques de protection de ce patrimoine grâce à des espaces naturels protégées).
La biodiversité qu’on qualifie « d’ordinaire », malgré un rôle tout aussi majeur dans les écosystèmes, n’est pas en reste. La position du site en lisière de boisement permet la cohabitation d’espèces forestières (Pouillot de Bonelli, Tourterelle des bois, Grand capricorne) avec des espèces de milieux ouverts (Alouette lulu, Engoulevent d’Europe, Azuré de la Badasse). Un duo de Cerfs mâle fréquente le site et a été observé à deux reprises en repos dans le boisement puis entrain de pâturé dans les pelouses.
Enfin durant les prospections d’avril, un flux migratoire d’oiseaux a été observé avec le passage de plusieurs groupes de Bergeronnette printanières (une espèce qui se reproduit en Europe centrale et qui hiverne en Afrique sub-saharienne) et d’un Busard des roseaux femelle. Le versant Est de la Lure représente en effet un obstacle topographique que les oiseaux migrateurs longent pour traverser le sud des Alpes. La continuité de milieux naturels sur leur route est essentielle pour pouvoir se déplacer, faire des haltes et s’alimenter.
La richesse du site d’Aubignosc est donc cette mosaïque de milieux ouverts et fermés qui permet la cohabitation d’une grande diversité d’espèces. Cette biodiversité spécifique est évidemment transitoire et devrait progressivement mener au cours des prochaines dizaines d’années à un écosystème forestier de Chênaie pubescente tout aussi riche.
Ainsi :
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le nombre d’espèces impactées par le projet de centrale solaire photovoltaïque est particulièrement important
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les enjeux sont, eux aussi, importants (pitchou, ortolan, lulu, Verdier, LO,…)
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sur d’autres dossiers similaires dans la région les porteurs de projets sont soumis à Dérogation d'Espèces Protégées avec des risques équivalents, or ce dossier n’est pas soumis à DEP malgré les risques parfaitement caractérisés pour tout un tas d’espèce
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ce projet doit nécessairement passer devant le CNPN
Autres raisons de s'opposer à la construction de cette centrale photovoltaïque industrielle :
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L’orientation des panneaux à l’Est revêt peu d’intérêts pour la production d’énergie.
- Les effets cumulés avec d’autres projets de centrales photovoltaïques vont provoqué un véritable mitage de la Montagne : il existe, dans un périmètre de 10 km, 12 projets PV + 3 carrières dont un autre projet photovoltaïque à Aubignosc au lieu dit les Crouzourets (8 hectares), deux autres à Chateauneuf Val St Donnat (les Marines, 18 hectares), d’autres à Mallefougasse (45 hectares) , Cruis (17 hectares), Montfort (13 hectares), les Mées (300 hectares). Le reste de la Montagne de Lure se trouve être actuellement convoitée de tous côtés par une vingtaine de projets de ce type (on récence environ 500 hectares en tout).
Que va-t-il advenir de cette montagne qui a réussi jusqu’à présent à résister aux assauts industriels et gardé un caractère authentique et sauvage ?
-Alors que l’Atlas des paysages de Haute Provence de 2017 demande de « préserver l’identité des paysages ruraux de la vallée du Jabron et de la Montagne de Lure, on autoriserait ce site qui se trouve sur le Piemont Est de la Montagne de Lure à la naissance de la ligne de crête.
- Le site est juste aux abords de la route Giono, itinéraire, littéraire et touristique, lieu de passage vers les sites renommés de la Montagne de Lure (Banon, Forcalquier)
- En accord avec le SRCAE qui rappelle que « les espaces forestiers n’ont pas vocation à accueillir des parcs photovoltaïques » nous estimons que, au contraire ces sites devraient être protégé pour leur beauté, l’absorption de CO2, l'habitat de nombreuses espèce d'animaux et de végétaux, la préservation des zones humides, l'évitement des glissements de terrain.
- Il s’agit là d’un grand sacrifice d’espace naturel pour un rendement énergétique médiocre.
- Ce projet est mis en place par une Multinationale qui vient exploiter et détruire le paysage pour produire des énergies soit disant renouvelables qui n'ont rien d'écologiques puisqu'elles anéantissent nos forêts, utilisent des matériaux extrait à l'autre bout de la terre dans des sites miniers qui détruisent également ces régions lointaines tout en faisant appel aux énergies fossiles pour les extractions, la création des panneaux et les acheminements.
- Cette création d'énergie n'est pas pour le local. Elle est destiné aux métropoles loingtaines pour une société toujours plus énergivore. Avant de déployer encore et encore des projets de création d’énergie (les énergies dites « renouvelables ne servent pas à remplacer les énergies fossiles et nucléaires mais ne font que s’y rajouter), nous préconisons d’étudier les besoins réels d’énergie en allant vers la réduction des consommations et en réfléchissant à des créations d’énergies locales et artisanales…